2015 | warriors
installation de 31 cadres
« Warriors » est un projet d’exposition traitant du thème de l’enfance. Partant de documents photographiques, en particulier de portraits de mes frères jeunes, j’ai développé une technique de monotypes à partir d’un médium, la grisaille, employée traditionnellement dans la peinture sur verre.
Mon grand frère est décédé en 2001 des suites de son handicap. L’idée de le représenter venait de mon envie de lui rendre hommage, mais peut-être aussi du besoin de l’immortaliser dans une position de force et non de « victime ». Dans les dessins, il a parfois quatre, voire six jambes, des tentacules, des cornes, des armes et un masque de Zorro. Des attributs qui viennent compenser les déficiences liées à son handicap et qui font office de superpouvoir.
Ces dessins pourraient tout aussi bien fonctionner comme des objets-reliquat : un objet constitué psychiquement par un lien votif (l’admiration que j’avais pour mon frère) et qui a été touché par un événement souverain ou par un symptôme : c’est-à dire un malheur subi, une maladie ou une guérison, etc. (le handicap et la mort de celui-ci). Objets oniriques.
Les Walkyries sont, dans la mythologie nordique, des vierges guerrières surmontant des loups. Dans la deuxième partie de l’opéra de Richard Wagner, Der Ring des Nibelungen, 1870, elles sont associées à une chevauchée fantastique, ou plus communément appelée chasse fantastique, chasse aérienne, chasse sauvage qui est une légende présente dans un grand nombre de pays d’Europe. Elle désigne le fracas d’une tempête, un grand vent, assimilé au passage de cavaliers en chasse et de meutes de chiens emportés dans les airs à la suite d’une malédiction.
La chasse Hellequin ou Hennequin et leurs variantes (autre forme de chasse fantastique), désignent un diable médiéval français, probablement issu du folklore germanique via Herla (Herla King en anglais, Erlkönig en allemand). Le personnage lui-même existait sous la Rome antique, avec un visage typiquement noirci au noir de fumée et déjà vêtu d’un costume étrange fait de cent pièces assemblées, le centunculus, qui donna naissance à Arlequin, de la comédia dell’Arte.
technique / matériaux employés
- grisaille, monotype sur papier de soie
dimensions
- Pan : 31 x 26 cm
- Dosados : 40 x 31,4 cm
- Les oscillations rituelles : 30 x 25
- Videre sine videri (voir sans être vu) : 29 x 23 cm
- Vanité : 26,5 x 20,5 cm
- Taïaut ! : 19 x 14 cm
- Walkyries : 12 x 16,5 cm